Un peu de philosophie...
On rêve très souvent de la mort. De Dieu, jamais.
La magie de la vie consiste à se servir de l'action pour parvenir
à la non-action.
L'intention façonne la réalité. Nous devenons ce que nous pensons.
Le temps, c'est ce qui empêche tous les événements de l'univers
de se produire en une seule fois.
Celui qui saisit les phénomènes comme réellement existants est aussi stupide qu'une vache, mais celui qui saisit l'absence d'existence des phénomènes, la vacuité, comme réelle, est encore plus stupide qu'une vache.
La réalité se trouve dans les yeux de celui qui regarde.
Rater le train n'est pénible que lorsque l'on court après.
Être vieux, c'est juste être jeune depuis plus longtemps que les autres.
Plus l'état de la planète se dégrade, plus notre espérance de vie augmente. Le jour de la fin du monde, nous serons donc peut-être devenus immortels.
Le bonheur, c'est le bandeau de velours que s'impose l'esprit pour ne pas voir la souffrance.
Départ absolu
"Toujours plus tard, je commençai à partir. Ce n'était
que le long début d'une fin sans fin dont les limites restent impénétrables.
Mais le ciel fut témoin de l'extraordinaire présage que je lus
en lui : ce n'est pas parce qu'il vit que je suis convaincu qu'il voit, pas
plus que je ne suis sûr qu'il est."
Ce n'est que l'apanage des riches de dire que la terre est ronde alors qu'elle
pourrait ne pas l'être tout en continuant inexorablement à tourner.
Le fin du fin consisterait à dire qu'il n'y a rien d'autre que ce qui
est dit, ce qui, en fait, reviendrait à ne pas le dire tout en le disant.
Le problème n'est donc pas linguistique, ni même métalinguistique.
Un départ ne s'affirme jamais que dans son accomplissement ordonné
dans une direction précise.Dès lors, on est en droit de penser
que la direction est fixe et le mobile insignifiant. Le toujours est donc lié
au peu d'importance des mouvements concrets que l'on accomplit tous les jours;sans
ce postulat,on ne peut concevoir de veilles aux lendemains sans en déduire
leur absurdité.Ce qui fait que le temps est définitivement insondable
dans sa totalité : les valeurs entières ne sont jamais que des
cas particuliers de démissions successives de l'un devant le tout.Ce
qui revient à dire qu'un départ est toujours l'indice d'un retour
possible quant à l'absurdité de ce qui l'a motivé.
Axel Chambily, 1974
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